Injections intra-vitréennes
Les injections intra-vitréennes (IVT) sont devenues un traitement de référence pour plusieurs maladies de la rétine, comme la DMLA ou l’œdème maculaire. Réalisées directement dans le vitré de l’œil, elles permettent d’administrer des médicaments au plus près de la zone atteinte.
Ce geste rapide, pratiqué sous anesthésie locale, se déroule dans des conditions strictement aseptiques.
Que sont les injections intra-vitréennes ?
Les injections intra-vitréennes (IVT) consistent à injecter un médicament directement dans le vitré, le gel transparent situé au centre de l’œil. Elles permettent de traiter localement certaines pathologies rétiniennes en ciblant efficacement les zones atteintes.
Ce type de traitement est utilisé notamment en cas de DMLA, d’œdème maculaire ou de complications liées au diabète.
Elle n’entraîne généralement pas de douleur, mais peut nécessiter un suivi régulier.
Comment se passe une IVT ? Est-ce que cela fait mal ?
Vous ne devez pas vous maquiller les yeux ni le visage le jour de l’injection. Par mesure de précaution, vous devrez être accompagné pour rentrer chez vous.
La procédure de préparation du médecin (lavage des mains, coiffe stérile, gants stériles, masque stérile, blouse stérile…) est identique à celle d’une opération chirurgicale de l’œil. Vous serez vous-même équipé d’une blouse et d’une coiffe stérile puis allongé sur une table opératoire ou un fauteuil.
On pratique une anesthésie topique de l’œil avec un ou deux collyres anesthésiants. Une désinfection à la povidone iodée est réalisée autour de l’œil puis de l’œil directement. Cette action est essentielle pour lutter contre le risque infectieux lié à l’injection. Certaines personnes sont intolérantes à la povidone iodée mais non allergique, expliquant certaines brûlures pendant et après l’injection.
La piqûre est faite dans le blanc de l’œil avec une aiguille très fine, sans risque pour les structures oculaires. L’injection ne dure que quelques secondes. Elle est indolore.
Quels sont les risques d’une IVT ?
Fréquemment, il peut se produire une petite hémorragie du blanc de l’œil au point d’injection, qui est sans gravité et se résorbe spontanément en quelques jours.
Les autres complications sont très rares.
Infection de l’œil (= endophtalmie)
Le risque peut être estimé à environ 1 infection pour 1000 injections.
Les symptômes d’une infection intra-oculaire sont : une baisse de la vision, des douleurs et une rougeur de l’œil. Si vous percevez de tels symptômes dans les heures ou les jours qui suivent l’injection, contactez immédiatement votre ophtalmologiste ou le centre hospitalier le plus proche pour être pris(e) en charge au plus vite.
Le traitement antibiotique commencé rapidement conduit les plus souvent à la guérison.
Dans certains cas, l’infection intra-oculaire peut menacer la vision voire, exceptionnellement, conduire à la perte de l’œil.
Comment peut-on prévenir les infections de l’œil ?
Avant l’injection, le médecin désinfecte les paupières et la peau autour de l’œil avec des compresses stériles et de la povidone iodée. On applique dans votre œil un collyre antiseptique à base de la même povidone iodée qu’on laisse agir 2 minutes. Cet antiseptique très efficace est le même que celui utilisé en chirurgie. Il peut provoquer des intolérances (irritations locales) sans gravité, mais n’entraîne pas d’allergie.
Il est actuellement recommandé de ne plus prescrire d’antibiotiques locaux avant ou après l’injection. Certains ophtalmologistes souhaitent encore les prescrire.
L’hygiène des paupières durant quelques jours avant et après l’injection permet d’éliminer les foyers de microbes : nettoyer matin et soir les cils et les paupières des deux yeux avec une lingette stérile imbibée d’un produit nettoyant non agressif (disponibles en pharmacie) en utilisant une lingette différente pour chaque œil ; appliquer un collyre mouillant matin et soir.
Les autres complications peuvent être :
Elévation de la pression à l’intérieur de l’oeil
Le plus souvent, cette élévation est modérée, facilement contrôlée par des collyres. Très rarement (moins de 1 fois pour 1000), cette hypertonie reste trop élevée malgré les collyres et une intervention chirurgicale peut être est nécessaire pour la normaliser.
Aggravation d’une cataracte préexistante
Certains médicaments injectés, comme la cortisone, peuvent majorer l’opacification du cristallin. En cas d’injections répétées, le risque de baisse visuelle devient important.
Blessure accidentelle du cristallin
Elle est exceptionnelle compte tenu des précautions prises lors de l’injection.
Décollement de la rétine
Très rare, se manifeste par une perte, indolore, rapide de la vision.
Dans tous les cas, n’oubliez pas que le risque de perdre la vue à cause de la DMLA exsudative est beaucoup plus élevé que les risques liés aux injections.
Suivi du traitement
Habituellement le traitement nécessite une induction de trois injections puis différents protocoles peuvent être proposés en fonction du produit utilisé. En moyenne, il est réalisé sept injections la première année et la surveillance se fait toutes les quatre à huit semaines sur le long terme car il s’agit d’une maladie chronique.
Mais le résultat n’est généralement pas définitif. Vous devez absolument être examiné une fois par mois : en cas de retour des vaisseaux anormaux, les injections doivent reprendre.
Comment suivre l’évolution de la DMLA ?
La DMLA exsudative est une pathologie chronique nécessitant un suivi régulier à long terme : même après des années de stabilisation, une aggravation est toujours possible.
Il est recommandé de consulter votre ophtalmologiste à la fréquence qu’il vous préconisera, en général toutes les 4 à 8 semaines. Lors de chaque consultation, il mesurera votre acuité visuelle, examinera votre fond d’œil pour les 2 yeux et réalisera si besoin un examen de la rétine appelé OCT, OCT-ANGIO ou bien une angiographie à la fluorescéine.
Vous devez toutes les semaines vérifier vous-même votre vision à l’aide de la grille d’Amsler ou d’une échelle de contrastes (fournies dans ces coffrets).
Grille d’Amsler (fournie dans ce coffret en taille réelle)
- Garder vos lunettes ou vos lentilles de lecture ou pour la vision de près. Se placer à une distance de 35-40 cm de la grille.
- Se cacher l’œil droit et regarder avec l’autre le centre de la grille.
Les anomalies suivantes doivent vous faire consulter rapidement votre ophtalmologiste :
Baisse de la sensibilité aux contrastes (la grille apparaît décolorée, comme mal éclairée)
Déformation des lignes droites (la grille apparaît gondolée)
Altération de la vision centrale (une tache noire ou blanche apparaît au centre de la grille)
Baisse de l’acuité visuelle (la grille n’est pas nette)
Comment savoir si je dois consulter en urgence ?
Dans les heures et les jours suivant les IVT, vous devez consulter en urgence si vous ressentez les symptômes suivants :
- Douleur
- Inconfort allant en augmentant
- Rougeur allant en augmentant
- Vision trouble ou diminuée
- Sensibilité anormale à lumière
- Augmentation des corps flottants (impression de « moucherons volants » devant vos yeux)
Ces symptômes peuvent correspondre à une infection de l’œil.
De manière générale, dans le cadre de votre DMLA, vous devez consulter en urgence dans les cas suivants :
- Si vous constatez des troubles visuels au niveau de l’œil atteint ou du deuxième œil non atteint.
- Si vous constatez une anomalie lors du test d’Amsler sur l’un de vos yeux.
- En cas de baisse rapide de la vision