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Injections intra-vitréennes : traitement de référence pour la DMLA et l’œdème maculaire

Les injections intra-vitréennes (IVT) ont révolutionné la prise en charge des maladies de la rétine. En quelques années, elles sont devenues le traitement de référence pour la DMLA exsudative et l’œdème maculaire, deux pathologies responsables d’une baisse majeure de la vision centrale.

[EN RÉSUMÉ]

Les injections intra-vitréennes apportent un traitement ciblé directement sur la rétine pour contrôler la DMLA exsudative et l’œdème maculaire.

Elles reposent principalement sur les anti-VEGF, administrés selon un protocole régulier qui s’adapte à l’évolution de la maladie.

Bien tolérées et efficaces, elles stabilisent ou améliorent la vision et nécessitent un suivi au long cours pour maintenir les bénéfices.

Pourquoi a-t-on recours aux injections intra-vitréennes ?

La DMLA exsudative et l’œdème maculaire entraînent une accumulation de liquide au niveau de la rétine, provoquant une distorsion des images et une perte progressive de la vision centrale.
Les injections intra-vitréennes permettent d’administrer le médicament directement au cœur de l’œil, au plus près de la rétine. Cette administration locale garantit une action rapide et ciblée, avec très peu de diffusion dans l’organisme.

Quels médicaments sont utilisés ?

Les principales molécules utilisées appartiennent à la famille des anti-VEGF (facteur de croissance vasculaire endothélial). Leur rôle est de bloquer l’apparition de néovaisseaux anormaux et de limiter les fuites de liquide responsables de l’œdème.

  • Dans la DMLA exsudative, ils stoppent la prolifération vasculaire et stabilisent la vision.
  • Dans l’œdème maculaire (lié au diabète ou aux occlusions veineuses rétiniennes), ils réduisent l’accumulation de liquide et améliorent l’acuité visuelle.

Dans certaines situations, d’autres traitements comme les corticoïdes injectés peuvent être privilégiés, notamment dans les œdèmes maculaires chroniques.

Un protocole de traitement progressif

Les IVT ne se limitent pas à une seule injection : il s’agit d’un traitement suivi dans le temps.

  • Au début, les patients reçoivent généralement une série d’injections mensuelles, dite “phase d’induction”.
  • Ensuite, le rythme est adapté en fonction de la réponse de la rétine, grâce aux contrôles réguliers par OCT (tomographie en cohérence optique).

Deux stratégies sont couramment utilisées :

  • le “pro re nata” (PRN), où les injections sont faites uniquement si une récidive apparaît,
  • le “treat and extend”, qui consiste à espacer progressivement les injections lorsque la maladie est stabilisée.

Quels bénéfices pour les patients ?

Les injections intra-vitréennes ont transformé le pronostic visuel de ces maladies.

  • Dans la DMLA exsudative, elles permettent le plus souvent de stabiliser la vision et, dans certains cas, d’obtenir une amélioration de l’acuité.
  • Dans l’œdème maculaire, de nombreux patients constatent une diminution de la déformation des images et une meilleure vision de près.

L’amélioration est d’autant plus marquée que le traitement est initié rapidement, avant que les lésions ne deviennent irréversibles.

Une tolérance globalement excellente

Les IVT sont des gestes courants, réalisés chaque jour dans les centres spécialisés. La tolérance est très bonne : la majorité des patients ne ressentent aucune douleur. Les effets secondaires sont le plus souvent bénins (légère rougeur, gêne passagère).

Les complications graves – telles que l’infection intraoculaire ou le décollement de rétine – sont exceptionnelles, mais nécessitent une consultation en urgence en cas de baisse brutale de la vision ou de douleur importante.

Vivre avec un traitement au long cours

La DMLA et l’œdème maculaire sont des maladies chroniques. Les injections intra-vitréennes ne permettent pas de guérir définitivement, mais de contrôler l’évolution. Un suivi régulier est indispensable, combinant consultations, examens OCT et adaptation du rythme d’injection. Bien informés et rassurés, la plupart des patients s’habituent rapidement à ce protocole et intègrent les injections dans leur quotidien.