Décollement de rétine : quels signes doivent alerter et comment est-il opéré ?

La rétine est une fine membrane située au fond de l’œil, qui capte les images et les transmet au cerveau via le nerf optique. On parle de décollement de rétine lorsqu’elle se sépare de la paroi oculaire sous l’effet d’une déchirure ou d’une traction. Dans l’espace ainsi créé, un liquide s’infiltre et empêche la rétine de fonctionner correctement.

Il s’agit d’une affection rare mais grave, qui touche environ 6 000 à 8 000 personnes en France chaque année. Les patients les plus à risque sont les forts myopes, les personnes ayant déjà eu un traumatisme oculaire, une chirurgie de la cataracte ou des antécédents familiaux.

Le décollement de rétine est généralement indolore : les symptômes sont uniquement visuels.
Nous vous recommandons vivement de contacter le Centre Montesquieu, à Clermond Ferrand, spécialisé en chirurgie vitréo-rétinienne, si vous observez :

• L’apparition soudaine de “mouches volantes” (petites taches noires ou filaments) en grand nombre, différentes de celles que l’on peut observer habituellement.
• Des éclairs lumineux (phosphènes), surtout dans l’obscurité, traduisant une traction du vitré sur la rétine.
• Une ombre ou un voile noir progressant dans le champ visuel, comme un rideau qui tombe devant l’œil : c’est le signe d’un décollement déjà installé.
• Une baisse brutale de la vision, parfois localisée, qui s’accentue rapidement.

Ces signes ne signifient pas toujours un décollement de rétine avéré, mais ils doivent conduire à une consultation en urgence. Plus la prise en charge est rapide, meilleures sont les chances de récupérer vos fonctions visuelles.

L’ophtalmologiste réalise un examen du fond d’œil afin d’observer directement la rétine et de localiser une éventuelle déchirure. Dans certains cas, une échographie oculaire peut compléter l’examen, notamment si la vision est fortement altérée ou si des opacités (hémorragies, cataracte avancée) empêchent de voir la rétine.

Le diagnostic est immédiat et permet d’orienter rapidement le patient vers une chirurgie adaptée.

Le seul traitement possible est chirurgical. Il existe plusieurs techniques, choisies en fonction de la localisation et de l’étendue du décollement :

• La cryothérapie et le laser

Si une déchirure rétinienne est détectée avant que la rétine ne se décolle, un traitement par laser ou par cryothérapie peut “souder” la rétine à la paroi de l’œil. Cela évite l’évolution vers un véritable décollement.

• La vitrectomie

C’est aujourd’hui la technique la plus utilisée. Le chirurgien retire le corps vitré (gel transparent de l’œil) qui tire sur la rétine. Il injecte ensuite un gaz ou une huile de silicone dans l’œil pour repousser la rétine contre la paroi et lui permettre de cicatriser. Selon le cas, le patient doit garder une position spécifique de la tête pendant quelques jours, pour maintenir le gaz en appui sur la zone traitée.

• La chirurgie sclérale (plombage ou cerclage)

Il s’agit d’une technique plus ancienne mais toujours utilisée dans certains cas. Elle consiste à poser une bandelette ou un petit implant en silicone sur la paroi externe de l’œil, qui exerce une pression et rapproche la rétine de la paroi.

Même si le décollement de rétine ne peut pas toujours être évité, certains gestes permettent de réduire les risques :

• Consulter régulièrement en cas de forte myopie ou d’antécédents familiaux.
• Consulter en urgence dès l’apparition de mouches volantes inhabituelles, d’éclairs ou d’un voile noir.
• Protéger ses yeux en cas de sport ou activité à risque de traumatisme.